Planter les tomates couchées : minimiser les arrosages !

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Cela permet d’économiser beaucoup d’eau, et… du temps en arrosant beaucoup moins souvent !
J’ai testé cette méthode pour la 1ère fois en juin 2020, sur des plants de tomates cerises, car les autres étaient déjà en place. Depuis, je les plante toujours ainsi, elles se redressent vite en poussant.

Sauf pour les tomates greffées, en plus j’enterre en partie la tige, comme sur certaines photos. Il ne faut pas enterrer le point de greffe, mais on peut les planter couchées.
Si leur tige est courte car semis faits en bouteille, il est inutile de les enterrer. Les coucher suffit, comme pour les greffées.

Ne coupez surtout PAS les feuilles. Elles créerons des racines à partir de toutes les parties enterrées. Cela leur permettra de profiter beaucoup plus de toutes les ressources du sol, en eau, mais aussi en nutriments.
Pour des plants de 30cm, faire une tranchée de 15cm, dans un terrain bien enrichi en vieux fumier ou compost, arroser le fond du trou (si le terrain est sec), et y enterrer le plant sur 20cm, en l’inclinant.
Arroser en surface, comme lorsque vous plantez habituellement. Certains préconisent même de n’arroser que si le terrain est sec.
Avant l’été et les canicules, mettre un PAILLAGE de 20cm d’épaisseur, si possible avec du foin (la température du sol sera plus basse que si vous mettiez de la paille, puis en se décomposant il nourrira mieux le sol, tout comme il nourrit mieux le bétail que de la paille ! ), et sur un rayon d’au moins 40cm autour de chaque plant. Le paillage est aussi important que la plantation, n’hésitez pas à l’ajouter sur vos plants déjà en place.
Inutile de se précipiter sur le paillage au printemps (en 2021, j’ai attendu juillet pour pailler), à moins de vouloir se lancer dans un grand élevage de limaces ! !

Ne plus arroser jusqu’au 1er signe de manque d’eau. Le plant va ainsi s’adapter et se renforcer.
Le but n’est pas de laisser souffrir la plante, (surtout si on veut manger des tomates ! ) mais de limiter la corvée d’arrosage, d’économiser l’eau, d’avoir des plants qui résistent mieux aux canicules et aux maladies. Les racines vont se développer sur une surface plus importante, et aller chercher l’eau en profondeur, dans une zone qui mettra de longs jours à sécher, même s’il ne pleut pas du tout.

Ensuite en plein été, dans notre région fort chaude, sèche et ventée, il est préférable, si l’on veut une bonne production, d’arroser une fois par semaine. Il est parait-il possible de ne pas arroser du tout. Naturellement cela sera difficile au sud de la France les étés caniculaires…. A l’été caniculaire et sec 2022, j’arrosais tous les 5j.
Ici, en basse vallée du Rhône, nous avons en prime des périodes de grand vent : le mistral assèche autant que le cagnard…

Un grand merci à Myriam de m’avoir fait découvrir ça ! En Drôme à 450m d’altitude (plus haut et plus frais qu’ici), lors de l’été caniculaire de 2019, elle n’a arrosé que 3 fois…

27 avril 2021 premières plantations de la saison.
Jusqu’à fin mai, les nuits et les jours de pluie j’ai protégé les plants avec les bidons
6 juin 2021, les 4 mêmes plants. Ceux de gauche sont déjà paillés. Le paillage est protégé des merles par les cartons.

Avec les 4 plants qui sont en terre depuis le 27 avril, vous avez les tomates que j’ai plantées le 6 juin. Là elles était encore dans les bouteilles. J’ai mis cote à cote les plants des mêmes variétés.
En avril, je n’avais pas pensé à « endurcir » mes plants, dommage ! Celles qui sont dans les bouteilles, semées le 4 avril, ont passé les journées de mai au soleil, et les nuits dans mon garage. Résultat, les plants ont beaucoup moins poussé en hauteur et les tiges se sont étoffées. C’est très nettement visible sur la photo ci-dessous. Ces plants seront donc plus résistants.

2 plants de tomates ananas, celui dans la bouteille a été semé le 4 avril et endurci. On voit bien que la tige est plus épaisse que celui semé le 8 février qui est resté sur une fenêtre, d’une pièce chauffée, jusqu’à fin avril sa plantation. Pourtant celui de droite a 2 mois de plus que celui de la bouteille.


A gauche, les 3 mêmes que ci-dessus, sous un autre angle, et après avoir fini de recouvrir le dernier.
Comme la terre était bien humide, je n’ai pas arrosé. Mais j’ai fait de l’ombre avec des cagettes.

Naturellement, pour conserver au maximum la motte pendant le repiquage, j’arrose bien dans la bouteille, un bon quart d’heure avant de la couper en deux.

Les grilles de récup sont là pour éviter que les merles ne viennent gratter la terre fraichement remuée.
Quelques jours après, je pourrais les utiliser ailleurs, si j’en ai besoin.


Ensuite, avant les grosses chaleurs de l’été, il y aura 20cm de paillage en foin (vieux, inutile de prendre du bon foin de l’année, il suffit qu’il soit de prairie naturelle sans traitement phytosanitaire) autour de mes tomates, et aussi des autres légumes.

Le basilic qui est à droite, je l’ai déjà arrosé plusieurs fois depuis mi-mai que je l’ai mis. Du coup, 2 plants de tomates en profitent ! Les autres attendront de donner signent de soif avant leur 1er arrosage.



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A droite, le même plant mais fini d’enterré. J’ai exagéré, il n’était pas bien grand celui-ci : il est vraiment mis profond proportionnellement à sa taille !
Rappel : on ne coupe pas les feuilles que l’on enterre.

Info aout 2021 : après un mois de mai très pluvieux, et un été 2021 pour le moins « spécial »…. zéro arrosage et zéro plant ravagé par le mildiou c’est pas mal ! ! D’autant que je n’ai fait aucun traitement, ni bouillie bordelaise, ni purin de plantes 🙂
Par contre, en plus de la météo 2021 qui a bien retardé la production, les avoir plantés couchées a retardé l’apparition des fleurs : occupés à faire des racines, les plants ont fleuri plus tard. La pleine production va être après le 15 aout, alors qu’an 2020 c’était dès début juillet. Sachant que j’ai planté les 1ers plants à peu près à la même date qu’en 2020. Mais, vu la météo 2021, c’est difficile de comparer…

Info octobre 2021 : à partir du 18 aout et l’arrivée bien tardive de l’été, j’ai arrosé mes tomates tous les 8j, jusqu’aux premières pluies d’automne. Sans les punaises diverses et variées (belles couleurs, mais quelle misère ! ) j’aurai eu des récoltes plus intéressantes. Toutefois, j’ai fait profiter pas mal de gens de mes récoltes, et j’ai fait qq pots de coulis. Avec mes essais (infructueux contre les punaises, ok contre le mildiou apparu en septembre) de traitement naturel maison, j’ai grillé les feuilles de 6 plants ! Pas de regret, car c’était ceux, paillés le plus tôt, qui étaient envahis de limaces. J’ai traité ceux là car c’était aussi les plus envahis de punaises. Les fruits ont continué de murir, pendant que les feuilles séchaient.

2020 : en juin lorsqu’une amie m’en a parlé, j’avais déjà planté « normalement » 9 pieds de tomates, que j’ai arrosés en moyenne tous les 4-5 jours, et pendant les périodes de canicule ou de grand mistral tous les 2-3 jours. Naturellement pour arroser déjà « aussi peu », ils étaient bien paillés.
Le paillage se tasse, mais j’essaie de faire en sorte qu’il y ait toujours plus de 10 cm. Quand c’est nécessaire, je rajoute du crottin de cheval, ou de la tonte d’herbe, ou du foin, jusqu’à 20cm au-dessus du sol.
Il est aussi possible de pailler avec… de la paille, pour ceux qui en douteraient, le verbe vient de là 😉. Dans ce cas, il est préférable de l’étaler et de passer la tondeuse dessus. Elle sera plus facile à répartir, plus efficace, et ne risquera pas de faire « toit de chaume » lorsque vous arroserez.
Le 23 juin 2020, j’ai planté 6 pieds de tomates cerises, en appliquant la méthode décrite ci-dessus. Je les ai arrosés une fois vers le 20 juillet et une fois le 9 aout. 2 plants étaient en plein soleil de 8h30 à 16h environ, 4 à mi-ombre sous des acacias, de 8h30 à 19H environ.
A noter : c’étaient des graines que j’avais gardées de l’année précédente, de pieds que j’avais déjà peu arrosés, comme décrit sur les 9 premiers plantés en 2020. Et idem les 2 années précédentes. Donc des graines ayant 3 générations avec peu d’arrosage.
En très peu de « générations », pour les tomates, les haricots, les cucurbitacées, il est possible d’avoir des graines « adaptées » à son terrain.

Le 15 aout 2020, 1ères tomates mûres. C’est un des 2 situés en plein soleil. Le carton me sert de « sur-paillage » anti-merles ! Si non ils viennent tout gratter grrrr
15 aout 2020, un des 4 plants mis sous des acacias. Ils sont plus petits que les 2 autres. Celui ci est penché depuis le grand vent. (Ils s’étaient tous redressés dans la semaine qui avait suivi leur plantation. )

Les plants à mi-ombre étaient plus gringalets. Pour autant, le 15 aout 2020, il y avait aussi des tomates mûres : ces acacias ne forment pas une couverture dense mais clairsemée. Couverture intéressante pour beaucoup de légumes, vu le réchauffement climatique….

J’ai eu des tomates jusqu’en novembre, cerise et super steak. La moitié des plants n’a pas atteint octobre, mais je n’avais jamais traité, ni bouillie bordelaise, ni même de purin ou autre traitement naturel.

5 novembre 2020 : le plant de super steak
Dernière récolte le 19 novembre 2020.
Dans la boite, la part des poules. Au fond du panier, notre futur confiture de tomates vertes : excellente !

(Première publication aout 2020, dernière MàJ octobre 2022. )